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CHAPITRE 10 :
Quand fut l'heure de partir, mon père m'emmena à l'équitation, et heureusement, aucun paparazzi n'était là.
Arrivés au centre équestre, mon père me laissa et repartit. Je me dirigeais vers le pré aux juments après avoir pris le licol de ma jument et posé mes autres affaires dans un coin de l'écurie.
J'ouvris la clôture et la refermais derrière moi. Tous les chevaux levèrent la tête, mais voyant que je n'avais rien pour eux, ils retournèrent à leurs broutages.
Bien sûr, la seule que je ne voyais pas, comme d'habitude, c'était la mienne.
Elle aimait bien s'isoler au fond du près avec deux-trois autres juments.
Après au moins trois minutes de marche, je l'aperçus enfin. Je sifflais avec mes doigts.
Ses oreilles bougèrent un peu et se dressèrent. Je sifflais de nouveau. Elle releva brusquement la tête.
Elle reconnaissait toujours mon sifflement.
Elle hennit et arriva vers moi en trottinant.
Je lui caressais la tête, là où elle avait une pelote. (une pelote c'est une tache blanche un peu ronde ou ovale qui est au dessus des yeux d'un cheval)
Ma jument s'appelle Jade. Cela fait quatre ans que je l'ai. Mes parents me l'ont acheté quand elle n'était qu'un poulain. Sa mère était morte et il fallait que quelqu'un s'occupe d'elle. Je lui ai donc donné le biberon jusqu'à ce qu'elle passe au foin et autres nourritures, et c'est moi qui l'ai dressée. Je ne l'ai pas fait parfaitement bien mais elle obéit. Enfin, à moi.
Elle fait presque ma taille au garrot, sa robe est baie, c'est-à-dire que ses poils sont bruns et que ses crins son noirs. Elle a quatre balzanes et une pelote. Elle est gourmande, comme tous les chevaux, gentille, un peu hyperactive, têtue et très câline. Elle me donna un petit coup de tête et renifla ma poche.
- Eh ! T'es une petite maline toi hein ? Tu sais que j'ai toujours des trucs pour toi.
J'ouvris ma poche et en ressortis un petit bout de carotte que je lui tendis dans ma main plate. Elle le mangea.
Je lui mis ensuite son licol et l'emmenais vers la sortie du près.
Une fois rentrées à l'écurie, je la pansais, sellais et bridais puis je la montais et on partit en ballade dans la forêt. D'abord au pas puis au trot et je détendis les rennes pour la laisser partir au galop et se défouler une fois bien défoulée, elle ralentit toute seule pour marcher au pas. Je déchaussais alors mes étriers et me couchais sur elle, la laissant m'emmener où elle voulait.
Je crois que je m'étais endormie car lorsque je relevais la tête, je m'aperçus que j'étais devant l'écurie. Je descendis donc de mon fidèle destrier, le dessellais et le pansais pour l'emmener ensuite à la douche où je me fis mouiller par ma chère jument.
Une fois toute propre, je la remis au pré et restais un peu avec elle.
Au bout de je ne sais combien de temps je lui donnais une pomme coupée en quartier puis retournais à l'écurie. Je pris mes affaires et patientais. Cela faisait déjà cinq minutes que mon père était censé être arrivé. Il était sûrement en retard.
- Hey ! Fit une voix masculine qui provenait de derrière mon dos.
Je me retournais.
- Oh ! Salut Nick ! Dis-je en souriant. Enfin rentré de vacances ?
Nick est le plus jeune palefrenier parmi les trois du centre équestre. Il a des cheveux châtains, courts et un peu en bataille. Ses yeux sont faits d'un mélange de plusieurs couleurs qui donnent une sorte de doré. Il est grand et assez musclé. Il a eu 19 ans il y a quelques mois.
Je le connais depuis que j'ai commencé l'équitation car il en faisait aussi. A 16 ans, il a commencé à faire palefrenier les samedis après-midis et pendant les vacances pour se faire un peu d'argent. Et à 18 ans, en même temps que ses études pour devenir moniteur d'équitation où il finit vers trois heures pratiquement tous les jours, il a commencé à travailler toutes les après-midis jusqu'à environ 20 heures.
On est en quelques sorte amis.
Il passa sa main dans ses cheveux. Il portait un t-shirt blanc qui moulait parfaitement son torse musclé et un vieux jean troué au niveau des genoux. Il a toujours été très beau, mais là, avec sa peau bronzée par ses vacances, il était magnifique !
Mais rassurez-vous je ne l'aime pas ! Enfin, je crois ? Je ne sais pas ce que c'est d'être vraiment amoureuse. J'ai cru l'être une fois mais je m'étais trompée. Et là, je ne crois pas que ce que je ressente envers Nick sois plus que de l'amitié.
- Ouai, malheureusement. Mais les chevaux me manquaient. Tu vas bien ? Demanda-t-il.
- Oui et toi ?
- Bien.
- C'est Niall qui vient te chercher ?
- Non. Tu devineras jamais qui c'est ! M'exclamai-je.
- Vas-y, je t'écoute !
- C'est mon père !
- Nan... Sérieux ? Fit-il étonné en haussant ses sourcils blonds.
- Mh ! Il essaye de rejouer son rôle depuis hier.
- Et alors ? C'est... Bien ? Dit-il hésitant.
- Bof... Dis-je après avoir réfléchis. Ça fait bizarre...
- J'imagine... Eum... Jade est dehors ?
- Oui. Tu pourras la rentrer steuplé ?
- Ouais, pas de problèmes. Bon faut que jme remette au boulot. Content de t'avoir vu ! Salut !
- Salut ! Dis-je.
Il partit prendre une pelle et une brouette et commença à nettoyer les box pour les chevaux qui allaient rentrer. Pendant ce temps, je jouais à des jeux sur mon portable.
~ Ellipse d'une demi-heure ~
- T'es toujours là ?! Me dit Nick en venant vers moi.
- Oui... Je crois que mon père a oublié mon existence.
- Ah... J'aurais pu te ramener mais j'ai pas finit. Ça te déranges de patienter encore une heure ?
- Euh, non.
- Bah alors je te remmènerais quand j'aurais finis. Me dit-il.
- Merci.
- T'inquiètes. Dit-il avant de sourire et de commencer à repartir.
- Attend ! Dis-je avant de le rattraper. Si je t'attends, autant t'aider.
- Merci, c'est sympa.
- T'inquiètes. Dis-je avec une voix grave pour imiter ce qu'il avait dit quelques
instants plus tôt.
Il rit puis me tendit une pelle que je pris.
- Pas peur de te salir j'espère !
- Tu me connais.
En fait, les rares "amis" que j'ai sont des garçons. Je trouve qu'ils sont moins hypocrites et plus francs que les filles. Et il ne parle ni de maquillage, de shopping, de mecs, d'acteur canon...
On nettoya plusieurs box ensembles puis on alla chercher les chevaux pour les rentrer et bien sûr, c'est moi qui m'occupais de Jade.
- Oh merde ! Fit Nick une fois tous les chevaux rentrés avec leurs rations de foin et d'avoine.
- Quoi ? Lui demandai-je.
- Jvais mfaire tuer par John ! Il m'avait demandé de repeindre en blanc la barrière qui ferme le manège ! John est le gérant du centre équestre et il est TRÈS exigeant avec ses employés.
- Ben on va la faire maintenant ! Dis-je. Elle est où la peinture ?
- Dans la pièce où y'a tout le matériel de réparation. Mais... Y'a un ptit problème, il faut faire deux couches.
- Oh...
- Bon, allons déjà faire la première couche.
On alla prendre la peinture et il mit de la musique pendant que l'on peignait.
Une fois la première couche finit, Nick sortit ses clés de voiture de la poche arrière de son jean et se dirigea vers la sortie du manège.
- Tu vas où ? Lui demandai-je.
- Ben, je te ramène !
- Et la deuxième couche ?
- Je la ferais après il est 20h30 là.
- C'est pas grave.
- La peinture prend une heure à sécher.
- T'inquiètes, j'ai pas cours demain, mon prof est absent et j'avais que 3 heures de cours avec lui.
- T'es sûre ?
- Oui. Dis-je en soupirant.
- Ok. On commande des pizzas ?
- Mouis.
Deux fois pizza en deux jours !
Nous allâmes dans la petite salle de détente où il y avait un canapé et une télé, ainsi qu'une petite table entre les deux, un baby foot, et une grande table accompagnée de huit chaises en bois. Il y avait aussi un téléphone fixe et un ordinateur sur un bureau, et des étagères remplies de diverses choses.
Il composa le numéro de la pizzéria. Pendant que ça sonnait, il me demanda :
- Tu veux quoi ?
- Comme tu veux. Dis-je après avoir haussé les épaules.
- ... Bonjour... Deux pepperonis et deux coca-cola... Normal... Oui... Centre équestre Mondrant... Ok, merci... Au revoir... Dit-il avant de raccrocher. C'est bon, ils arrivent dans une demi-heure. Faudra juste pas oublier d'aller à l'entrée sinon ils nous trouverons pas.
- Ok. On regarde un film en attendant ?
- Ouais.
Il s'avança vers l'étagère où il y avait les DVD et m'en montra un. Un film d'horreur.
- Euh...
- Aller. Fais pas ta chochotte. C'est pas comme si on était tout seuls dans une écurie, qu'il commençait à faire nuit dehors et que n'importe qui pouvait entrer.
- Très drôle ! Dis-je.
- C'est bon je serais là pour te protéger. Dit-il en rigolant.
Après un peu de temps à réfléchir, j'acceptais. Il lança le film, mit une alarme sur son portable pour ne pas oublier le livreur de pizzas puis il me rejoignit sur le canapé, sous la grosse couverture que j'avais prise.
Le film commença, je serrais un oreiller contre moi et me rapprochais un peu de Nick. Il passa son bras derrière moi. Dans les moments les plus effrayants, j'étouffais quelques petits cris. Nick me sera contre lui et je me laissais faire. Je crois qu'il profitait un peu de la situation mais j'avais trop peur pour m'en soucier et protester.
Surtout que la porte était de mon côté...
L'alarme du portable de Nick retentit, ce qui me fit faire un saut et pousser un petit cri aigu. Nick rigola un peu et je m'éloignais de lui.
- C'est pas marrant. Dis-je.
- Si. Dit-il après avoir coupé l'alarme.
Il se leva et ouvris la porte après avoir mis le mode lampe-torche sur son portable.
- Attends ! Me laisses pas toute seule ! M'écriai-je avant de me lever d'un bond et de le rejoindre.
Je marchais à côté de lui en regardant autour de moi. Je sais que les histoires
de films comme ça n'existent pas mais ça me fait peur quand même.
Nous attendîmes un peu à l'entrée, moi collé contre un mur pour pouvoir voir tout ce qui m'entourait et Nick bien au milieu du grand couloir en me regardant d'un œil amusé.
Le livreur arriva puis repartit après que Nick l'ai payé.
- Je te rembourserais. Lui dis-je alors que nous retournions dans la petite salle.
- Tu rigoles j'espère ! C'est moi qui paye tout. T'as travaillé pour m'aider et t'attends tard avec moi pour une putain de clôture alors c'est moi qui paye.
- Euh... Ok.
Une fois installés sur le canapé, on commença à manger nos pizzas et Nick remit le film. Je finis vite fait ma pizza pour me remettre bien au chaud sous la couverture et contre Nick. Une fois finit la sienne, celui-ci me serra contre lui. A un moment, j'eus tellement peur que j'enfouis ma tête dans son cou.
- C'est bon, c'est finit. Me chuchota-t-il à l'oreille.
Je relevais alors la tête, un peu rouge de m'être blottie comme ça contre lui.
Son visage était proche du mien, beaucoup trop proche. Je me levais et me raclais un petit peu la gorge. Il parut gêné et se leva à son tour pour ranger le DVD. Je remarquai alors qu'il était déconseillé aux moins de 18 ans.
- Moin de 18 ??? M'exclamai-je.
Il sourit un peu mais ne dit rien. Nous marchâmes en silence jusqu'au manège.
J'étais trop concentrée sur ce qui m'entourait pour parler.
Une fois arrivés, Nick vérifia si la peinture était bien sèche.
- C'est bon. Dit-il avant de prendre un pinceau et de m'en tendre un autre.
- Merci. Dis-je après l'avoir pris.
Il me sourit et on commença à peindre. Il y avait un silence assez gênant jusqu'à ce que je sente quelque chose de froid passer sur mon bras. Je sursautais et regardais mon bras, il y avait un trait de peinture blanche dessus. Je me tournais vers Nick, il était mort de rire.
- Tu veux jouer à ça ? Très bien. Dis-je
Je m'approchais vite de lui et lui fis un gros trait sur la joue. Il fut surpris de ma rapidité mais s'en remit rapidement et me regarda avec un air malicieux avant de me mettre un autre trait sur la joue puis dans les cheveux. Je m'attaquais donc aussi à ses cheveux châtains.
Nous continuâmes ce petit jeu jusqu'à ce que l'on tombe tous les deux, lui au-dessus de moi. On avait tous les deux de la peinture dans les cheveux, sur le visage, le cou et les bras. On avait fait attention à ne pas trop s'en mettre sur les habits.
Un expression indéchiffrable passa sur son visage puis se transforma en sourire. Il rapprocha doucement sa tête de la mienne. Moi, j'étais figée. Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres des miennes.
Une musique fit irruption tout d'un coup et il se releva brusquement pour sortir son portable de sa poche et répondre à son appel.
Ouf ! Merci personne qui vient de l'appeler.
- Allo ? Fit-il. Ouai.. Euh, non j'ai pas trop envie... Oui une autre fois... Oui... Salut... A demain.
Il raccrocha et me regarda en passant sa main dans sa nuque. Je m'étais déjà relevée et j'étais en train de finir la barrière. Il recommença à peindre lui aussi.
Une fois finit, on prit sa voiture. Arrivés devant chez moi, il s'arrêta. Il semblait penser à quelque chose.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je.
- Rien. Dit-il après un petit temps de réflexion.
- Ok. Bon ben salut.
Je lui fis la bise et sortis de la voiture pour entrer chez moi.
Alors que j'avais à peine passée le pas de la porte, mon père surgit du salon, une expression horrifié sur le visage.
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